Tribulation de bob

Depuis quelques 2010 et la Loire, je n’étais plus parti cyclo-camper seul. Cette année, l’occasion a de nouveau fait le larron (ou bien l’inverse?): j’avais envie d’une grande boucle avec une courte pause à la SF de St-Pourçain. Après divers essais, le parcours s’est finalement dessiné de Tours à St-Pourçain en 2 étapes, puis après 2 boucles sur place, un retour à Coueron prévu en 4 étapes, un peu raccourci au final.

Jusqu’au dernier moment le voyage est resté conditionné par la météo: je craignais franchement que les chaleurs de fin juillet se poursuivent, mais non… Et jusqu’au dernier jour de mon périple, j’aurai été quasiment épargné par la pluie – qui s’est par contre rattrapée ce jour là!

Revenons au départ : le train de Nantes à Tours, et malgré l’horaire matinal (6h20), tous les crochets vélo sont déjà occupés quand je me pointe sur le quai. Le controleur commence à pester, surtout quand il avise BoB… Le règlement SNCF n’accepte en principe pas les remorques, je le sais bien. « Bon, installez-vous sur la plateforme du dernier wagon, et évitez de géner les accès! ». Ouf, ça passe…

Arrivé à Tours peu après 8h, il fait doux: manches courtes dès la sortie de la ville. Un petit vent latéral pas bien génant, et les paysages doux de la vallée du Cher s’enchaînent. J’aime l’architecture qui accroche si bien la lumière. Passage devant Chenonceaux, puis le chateau de Chissay. Je m’attarde un peu dans les rues de Montrichard, et poursuis le long du Cher où l’on retrouve quelques caves et autres constructions troglodytes.

A Saint-Aignan/cher, le centre offre de belles batisses (colombages à petites briques), et un imposant château qu’il faut savoir trouver. Ensuite, c’en est fini du profil plat de la vallée. Chabris (pause marché du midi), Graçay, Reuilly, puis je rejoins le cher à St-Florent. La mairie y est installée dans un joli château fait de 2 batiments de style et époques différentes. Après les courses du soir, il reste peu de temps pour rejoindre Lunéry et m’installer au camping municipal.

Un peu plus tard, assis en terrasse, une petite averse tombe à quelques dizaines de mètres devant, vient lécher le store puis s’en va comme elle est arrivée : merci le ciel!

Le lendemain, le ton est vite donné : démarrage sur le triple, qui servira souvent ce dimanche. A Chateauneuf-sur-cher, je me pose sur le pont pour profiter du paysage, et un cyclo quitte son groupe pour venir me questionner à propose de BoB. Ce truc, en plus de trimbaler mes bagages, est aussi un bon outil de socialisation… Un peu plus tard l’abbaye de Noirlac avant d’arriver à Saint-Amand-Montrond et sa ville ancienne aux petites rues agréables. J’avais pris des repères visuels via internet, et trouve sans difficulté la route qui mène vers le canal du Berry et la foret de Tronçais.

A l’heure de déjeuner, le ciel menace. A Ygrande, un banc abrité près du café me tend les bras. Il y a déjà là un vélo avec remorque, mais un équipage bien plus lourd que le mien. Son maitre est en train d’avaler un plat de pâtes dans le bistrot, et ressort alors que j’en termine. Il engage la conversation: c’est un suisse francophone, parti depuis quelques jours. Son attelage avec les bagages représente près de 70kg à trainer : il y a là 2 valises (oui, oui) et tout un tas de choses! Il dispose d’un assistance électrique et de 2 batteries mais doit faire une pause de 2 à 3h à midi pour recharger et avoir environ 100km d’autonomie. Il admet qu’il ferait la même chose sans assistance en tirant un peu moins de matériel…

L’après-midi: passage par Bourbon l’Archambaud puis Noyant d’Allier , et un petit détour par Verneuil en Bourbonnais avant d’arriver à Saint-Pourçain.

Jean-Gérard et Alain m’accueillent gentiment sur le terrain de leur mobil-home: le luxe! Fabien et Jean-Michel se joignent à nous pour finir la journée sur la terrasse.

Lundi matin, premier passage par la permanence pour récupérrer le pass journalier, et c’est parti dans les « bouchons » cyclos pour quitter St-Pourçain, et ensuite sur la route, il faut avouer que c’est parfois un peu la jungle….

La boucle du jour nous mène dans le Puy de Dôme, vers les gorges de la Sioule. Un très beau circuit, incontestablement sur le plan des paysages! On est par moments carrément dans l’ambiance (petite) montagne. Il y a du relierf et quelques côtes assez longues, mais sans Bob, c’est plus facile!

Mais la difficulté du jour sera de se restaurer: le premier point d’accueil est franchement trop tôt (30km du départ), et le second un peu loin (près de 100km), et les villages traversés n’offrent pas grand chose. On finira par se rabattre sur la mini-épicerie de Servant: pain d’épice et dattes nous feront patienter. Et on se rattrapera bien le soir…

Mardi, la boucle est un triangle de St-Pourçain-sur-Sioule à St-Pourçain-sur-Besbre puis Moulins. Au château de Beauvoir (st-p/b), on retrouve des Herblinois. A Moulins, une pause déjeuner dans une brasserie, un bon moment! Le parcours est globalement moins intéressant que la veille, moins difficile aussi, ça repose un peu…

Ce mardi soir, un petit groupe se retrouve chez un viticulteur de Saulcet. Pour faire court, ce ne sera pas le souvenir de la semaine, ni par l’accueil ni par la qualité proposée: on ne peut pas gagner à chaque fois…

Mercredi matin, il est temps de plier et charger Bob, pour reprendre la route vers l’ouest. Une belle rencontre ce matin, je fais quasiment toute la route jusqu’à Hérisson avec un cyclo normand. Ma route croise à plusieurs reprises les parcours du jour, notamment à Cosne d’Allier, Hérisson, Vallon-en-Sully. A Vallon, d’ailleurs, surprise! Voilà Béatrice, Jean-Paul, Jean-Michel, Jean-Louis et Fabien !! Un petit hasard bien sympathique !!

Un peu plus tard, pendant que je mange, quelques gouttes isolées, même pas assez pour se couvrir. Un léger vent contraire souffle dans l’après-midi.  Plus tard, c’est Culan et son chateau, puis peu avant La Châtre, un petit coup de coeur pour Montlevicq. Le vieux centre de La Châtre vaut aussi une promenade.

Après les courses du soir, une série de courtes averses démarre. Je m’installe donc au camping de Montgivray à l’abri d’un hêtre. Le camping est dans ce qui devait être le parc du château de Solange Sand (fille de George Sand), très plaisant et de mémoire à peine plus de 5€ la nuit…

L’envie d’une bière me pousse au troquet, où je peux me familiariser avec l’accent (chargé) des chasseurs du coin : une expérience aussi…

Le lendemain jeudi, l’arbre qui m’abritait au camping me permet de plier sec, malgré l’averse matinale. Ensuite, dans la matinée des pluies assez denses me privent d’une partie des points d’intérêt : j’ai aussi moins envie de trainer…

Avant la pause du midi à Rosnay (parc naturel de la Brenne), j’ai le temps de sécher. En traversant le parc, quelques étangs sont visibles, mais la plupart sont cachés par la végétation ou des talus.

L’étape du soir était prévue à Yzeure-sur-Creuse, mais j’y suis bien trop tôt. Après une pause à La Roche Posay, je reprends jusqu’à trouver un super bivouac en bord de rivière à Ingrande-sur-Vienne. Pour la suite, j’avais prévu deux options par Vihiers puis Chalonnes pour rejoindre la Loire, ou plus court par Vihiers puis Vallet. La prévision météo me laisse hésitant ce soir, d’autant plus qu’il reste qu’un peu plus de 200km au plus court.

Vendredi, la matinée se déroule sous quelques grosses averses. Un premier château à Usseau. Ensuite, à Loudun, j’ai du mal à trouver ma route, ça me donne le loisir de parcourir le centre en long et en large…

En fin de matinée les pluies de plus en plus fréquentes finissent de me décider : je prends l’option courte pour approcher Nantes au plus près, j’espère arriver au moins à Vallet pour m’y faire récupérer. Mais je m’attarde un peu au restaurant à Brion-près-Thouet (il pleut à verse), et après déjeuner, je perds encore un moment à trouver ma route : ma carte n’est pas assez détaillée, et pas très lisible sous la pluie, les indications manquent sur le terrain.

Au fil de l’après midi, on passe au régime de la pluie forte et quasi continue. Je m’accroche jusqu’à Vihiers, puis Chemillé et enfin Beaupréau qui sera le terme de ce périple… Un goût d’inachevé mais sans regrets à ce stade. Beaucoup de belles images en tête (mais très peu de photos), de bons moments partagés, et vraiment le plaisir de la route avec de bonnes sensations.

antonio.